Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 août 2013 4 22 /08 /août /2013 18:09

Lecture aléatoire et non-philosophique de l'Ethique

 

 

Car il faut avant tout remarquer que c’est par un seul et même appétit que l’homme est dit tant agir que pâtir. Par ex., quand nous avons montré que la nature humaine a été ainsi disposée que chacun aspire à ce que les autres vivent selon son propre tempérament ; cet appétit, en l’homme que ne mène pas la raison, est certes une passion, qui s’appelle Ambition, et n’est guère différente de l’Orgueil ; et, au contraire, chez l’homme qui vit sous la dictée de la raison, c’est une action ou vertu, qui s’appelle Piété. Et de même tous les appétits ou Désirs ne sont des passions qu’en tant qu’ils naissent d’idées inadéquates ; et ces mêmes Désirs viennent s’adjoindre à la vertu quand ce sont des idées adéquates qui les excitent ou les engendrent. Car tous les Désirs qui nous déterminent à faire quelque chose peuvent naître aussi bien d’idées adéquates que d’idées inadéquates. Et (pour en revenir là d’où je me suis éloigné) on ne peut inventer en pensée de meilleurs remède aux affects qui dépende de notre pouvoir, que celui qui consiste dans leur vraie connaissance, puisqu’il n’y a pas d’autre puissance de l’Esprit que celle de penser et de former des idées adéquates, comme nous l’avons montré plus haut.

    (Ethique V Prop IV Scolie Trad Bernard Pautrat)

Un été avec Spinoza #28
Partager cet article
Repost0

commentaires