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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 16:22

Lecture aléatoire et non-philosophique de l'Ethique

 

 

Mais, pour comprendre cela plus clairement, il faut ici bien remarquer que nous vivons dans un continuel changement, et que c’est selon que nous changeons en mieux ou en pire que nous sommes dits heureux ou malheureux. Qui, en effet, de bébé ou d’enfant se change en cadavre, est dit malheureux, et au contraire on met au compte du bonheur d’avoir pu parcourir tout l’espace de la vie avec un Esprit sain dans un Corps sain. Et, en vérité, qui a, comme le bébé ou l’enfant, un Corps apte à très peu de choses, et dépendant au plus haut point des causes extérieures, a un Esprit qui, considéré en soi seul, n’a presque aucune conscience ni de soi, ni de Dieu, ni des choses ; et, au contraire, qui a un Corps apte à beaucoup de choses, a un Esprit qui, considéré en soi seul, a une grande conscience de soi, et de Dieu, et des choses. Dans cette vie nous nous efforçons donc avant tout de faire que le Corps de bébé se change, autant que sa nature le souffre et s’y prête, en un autre qui soit apte à beaucoup de choses, et qui se rapporte à un Esprit qui ait une grande conscience de soi et de Dieu et des choses ; et tellement que tout se qui se rapporte à sa mémoire ou à son imagination soit presque insignifiant au regard de l’intellect, comme je l’ai déjà dit dans le Scolie de la Proposition précédente.

   (Ethique V Prop XXXIX Scolie Trad Bernard Pautrat)

Un été avec Spinoza #31
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