Lambeaux d’écriture isolés, incapables de faire agencement, de s’agréger, de faire sens dans des connexions fictionnelles viables. Rebelles, indépendants, trop riches ou lieux communs, insignifiants peut-être, dans toutes les configurations trop éloignés des autres. Valant pour eux-mêmes et livrés tels : bruts.
Heures blanches.
Uniformes.
Heurtées le jour durant par le choc répétitif de la possibilité entravée d'un texte.
A l’intérieur idées chaotiques qui se (dé)forment sans temps d’arrêt et pour cela même échappent sans cesse à la saisie du langage : en elles naissance et mort coïncident dans l’immobilité de la page blanche, pourtant noircie de tes peurs et préjugés et opinions et blocages et incapacité et ; toi doigts en attente et comme pétrifiés au-dessus du clavier.
L'âme sèche et la boule au ventre tu les comptes, ces heures comme les moutons ; les voir de tout leur long devant toi défiler, une à une, vides et indifférentes, arrogantes presque.
Le soir venu : s’endormir dessus comme sur la planche cloutée du fakir.