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28 juillet 2013 7 28 /07 /juillet /2013 17:07

Lecture aléatoire et non-philosophique de l'Ethique

 

Par là je crois avoir montré la raison pour laquelle les hommes sont plus mus par l’opinion que par la vraie raison, et pourquoi la vraie connaissance du bien et du mal excite des émotions de l’âme, et le cède souvent à toute espèce de lubricité ; d’où est né le mot du poète : Je vois le meilleur et l’approuve, je fais le pire. Cela même que l’ecclésiaste a eu lui aussi dans l’esprit, semble-t-il, quand il a dit : Qui augmente la science, augmente la douleur. Et, si je dis cela, ce n’est pas afin d’en conclure qu’il vaut mieux ignorer que savoir, ou bien qu’il n’y a pas, dans la maîtrise des affects, de différence entre le sot et l’intelligent ; mais c’est parce qu’il nous faut connaître tant la puissance que l’impuissance de notre nature pour pouvoir déterminer ce que peut la raison dans la maîtrise des affects, et ce qu’elle ne peut pas ; et j’ai dit que dans cette Partie je ne parlerai que de l’impuissance humaine. Car j’ai décidé de traiter séparément de la puissance de la Raison sur les affects.

   (Ethique IV Prop XVII Scolie Trad Bernard Pautrat)

Un été avec Spinoza #12
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