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3 août 2013 6 03 /08 /août /2013 11:03

Lecture aléatoire et non-philosophique de l'Ethique

 

Personne donc, à moins d’être vaincu par des causes extérieures et contraires à sa nature, ne néglige d’aspirer à ce qui lui est utile, autrement dit, de conserver son être. Personne, dis-je, par la nécessité de sa nature et sans y être contraint par des cause extérieures, ne répugne à s’alimenter, ou bien ne se suicide, ce qui peut se faire de bien des manières ; car l’un se tue parce que l’autre l’y force, en lui tordant la main qui par hasard avait saisi un glaive, et en le forçant à tourner le glaive contre son cœur ; un autre, c’est le mandat d’un Tyran, comme Sénèque, qui le force à s’ouvrir les veines, c'est-à-dire qu’il désire éviter par un moindre mal un plus grand ; ou bien enfin c’est parce que des causes extérieures cachées disposent l’imagination de telle sorte, et affectent le Corps de telle sorte, que celui-ci revêt une autre nature, contraire à la première, et dont il ne peut y avoir l’idée dans l’Esprit. Mais que l’homme, par la nécessité de sa nature, s’efforce de ne pas exister, ou de changer de forme, cela est aussi impossible que de faire quelque chose à partir de rien, comme chacun peut le voir en méditant un peu.

   (Ethique IV Prop XX Scolie trad Bernard Pautrat)

 

Un été avec Spinoza #16
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