Antipubs
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Contribution au Plaidoyer pour le Lire Editions Numeriklivres
Parfois le matin ; parfois le soir. Ou en journée.
Parfois tirée d’un des alignements ou amoncellements bigarrés des profils sur étagères ; parfois compactée dans des dossiers uniformes, même taille même couleur. Par auteur.
Parfois croisée au hasard d’un coin de rue, d’une ville, plus fréquemment dans l’une des trois boutiques ou la bibliothèque de mon quartier ; parfois débusquée derrière un clic et sans quitter mon fauteuil, au détour d’un lien.
Parfois attendue, guettée, parce qu’hébergée à une adresse d’auteur soigneusement conservée en barre personnelle et régulièrement visitée. Me rends quotidiennement chez certains.
Parfois drapée d’atours papier, couverture souple ou bien rigide, et de sentir le grain particulier de chaque feuille entre ses doigts ; parfois tapie derrière l’écran et il suffit alors d’en effleurer de l’index ou du pouce la surface pour continuer d’avancer.
Parfois un faible froissement d’air ; parfois le silence.
Parfois tenue à deux mains, masse impressionnante ou enserrée dans une de ces reliures trop rigide qui veut à toute force se refermer ; parfois, et quelque en soit la taille, n’avoir à soutenir que les quelques immuables dizaines de grammes en partie plastifiés.
Parfois quelques minutes seulement, quelques lignes à peine comme un gouffre d’ennui ou une gifle monumentale, de celles qui font avancer ; parfois plusieurs heures sans pouvoir détacher les yeux, de tout le voyage pouvoir lever le nez.
Parfois des amitiés fortes, de celles qui durent le reste d’une vie ; parfois de simples rencontres sans lendemain. Quelques rendez-vous manqués.
Parfois de l’indifférence, juste. Et passer mon chemin sans même faire l’effort de. Pour moi aussi le temps est compté.
Mais toujours ce désir de vivre la littérature par le milieu, là où elle pousse et déborde sans cesse la multiplicité de ses usages et de ce qui la véhicule.
Le destin est un rail sur lequel glissent nos existences.
Des heures à tenir les murs du poids de sa carcasse gonflée d’ennui et à regarder comme un yoyo bringuebalant monter et descendre la cabine, peut-être l’a-t-il compris lui aussi.
C’est aujourd’hui que les nôtres doivent véritablement se croiser. Pour n’en faire qu’un. Aujourd’hui : le jour où c’est arrivé et où je dois pour la première et dernière fois te raccompagner jusque chez toi.
Je sens ta présence.
Je sais où tu es.
J’ai appris à te connaître ; goûter les fins lambeaux de chaleur dans les traces que je suivais ; percevoir et doser ta souffrance à travers ta démarche, la longueur de tes pauses, l’insistance de tes regards, ta manière de recracher à la face de tes Pères ta fumée.
Tu es devenue au fil du temps ce mat qui s’élève en permanence au-dessus de la multitude uniforme et anonyme de la ville, quelle que soit la fenêtre ou la porte derrière laquelle tu as choisi de te dissimuler. Gardienne du phare, vigie des eaux troubles de mon âme tu m’indiques constamment et malgré toi la route à suivre, la direction pour arriver à bon port.
Le vent toujours débusque sa proie.
Mon nouveau texte, La Disparition Acte II, est dès à présent disponible sur le site de mon éditeur : La matière noire.
Ainsi que dans toutes les bonnes librairies en ligne !
« La disparition » est un triptyque en noir et blanc à l’atmosphère angoissante. Rith Banney propose un véritable thriller photographique, un film noir en trois épisodes indépendants, trois story-boards découpés selon un même schéma narratif, trois bobines dont la bande-son a disparu.
Trois auteurs contemporains proposent leur vision de ces histoires, lient les séquences, et donnent à entendre ce qu’il se trame dans, et au-delà du cadre.
« La disparition » se compose de 3 séries de 15 clichés : 3 actes, 3 auteurs, 3 points de vue, 3 drames, 3 manières de disparaître…
Dans ce second acte, Gilles Piazo témoigne : il a vu la lumière disparaître…
Tout bientôt aux éditions La Matière Noire.
« La disparition » est un triptyque en noir et blanc à l'atmosphère angoissante. Rith Banney propose un véritable thriller photographique, un film noir en trois épisodes indépendants, trois story-boards découpés selon un même schéma narratif, trois bobines dont la bande-son a disparu.
Trois auteurs contemporains proposent leur vision de ces histoires, lient les séquences, et donnent à entendre ce qu'il se trame dans, et au-delà du cadre.
« La disparition » se compose de 3 séries de 15 clichés : 3 actes, 3 auteurs, 3 points de vue, 3 drames, 3 manières de disparaître...
Dans ce second acte, Gilles Piazo témoigne : il a vu la lumière disparaître...
Une petite conversation avec le Cadavre au sujet de Mourir pour la patrie, publié récemment aux éditions La Matière noire.
Merci à lui !
Immense plaisir de vous annoncer la sortie le 26 mai prochain aux éditions La Matière noire de mon nouveau texte : Mourir pour la patrie.
Une petite mise en bouche ici.
Retour de lecture - ici - de ma nouvelle Mon beau miroir, tirée du recueil Super ou ordinaire? paru l'année dernière aux éditions Numeriklivres.
Merci !